Réussir son entretien d'embauche

Entretien d'embauche : les questions que les candidats ratent toujours

Parmi les questions typiques de l’entretien d’embauche, il y en a certaines que la majorité des candidats ratent, au point même parfois de discréditer leur candidature. 4 recruteurs nous dévoilent ces questions qui posent problème et comment s’en sortir.

"Pouvez-vous m'expliquer les trous dans votre CV ?"

Comme le rappelle Gaëlle Marre, directrice d’OfficeTeam chez Robert Half : « les recruteurs recherchent des candidats proactifs et motivés. » En cas de période d'inactivité, ne soyez pas vague et ne prétextez pas ne pas vouloir répondre pour des raisons personnelles. Cette attitude va d'emblée semer le doute sur votre candidature. « Mieux vaut toujours expliquer quels projets vous avez réalisé à côté, comment vous avez mené vos recherches, quels entretiens vous avez passés et éventuellement pourquoi cela n'a pas fonctionné. »

"Pourquoi avez-vous quitté votre entreprise ?"

« Une candidate m'a affirmé avoir quitté son entreprise pour un projet personnel à l'étranger. Elle n'avait pas assez bien préparé son départ et n'a pas pu travailler sur place faute de visa. Je me suis tout de suite demandé comment elle s'organiserait dans son travail », assure Sylvain Cotin, responsable RH chez SAS France. Jouer carte sur table peut s'avérer positif. À condition toutefois de ne pas se tirer une balle dans le pied. « Ne vous reposez pas non plus sur des problèmes relationnels avec votre ancien manager. Justifiez-vous en argumentant que vos valeurs ne correspondaient plus aux siennes ou à celles de l'entreprise », propose Gaëlle Marre.


"Parlez-moi de votre dernier échec"

C'est l'angle d'attaque qu'utilisent les recruteurs pour tester votre capacité à vous remettre en question et à accepter la critique. « Car c'est une condition pour progresser en entreprise, constate Paul Blanvillain, consultant chez Taylor Made Recrutement. Il n'y a pas de honte à s'être trompé. En revanche, donner un exemple trop mineur ou affirmer ne pas avoir commis d'erreur va être vu comme un manque de maturité et sera contre-productif. » Ne renvoyez pas non plus la faute sur les autres. « Il faut savoir remettre en question son travail et ses méthodes », témoigne Paul Blanvillain. En démontrant si possible que vous avez pris l'erreur en compte au travers d'un autre exemple.


"Quelles sont vos prétentions salariales ?"

Alors que certains candidats refusent de répondre, d'autres choisissent de donner une fourchette irréaliste. « Un candidat m'a un jour répondu entre 40 000 et 80 000 euros par an, explique Paul Blanvillain. Donnez plutôt une fourchette à 10 % près. » Pour les commerciaux, les écarts peuvent être plus importants. « Il faut alors préciser la structure de votre rémunération : quelle est la part fixe et le variable, quels étaient vos objectifs et les avez-vous atteints ? », note Julien Marland-Prézeau, consultant chez CCLD Recrutement. Autre réflexe à proscrire : fournir un chiffre très éloigné de la réalité. « C'est notamment le cas des jeunes diplômés qui se basent sur ce qu'on leur a expliqué en école », relate Gaëlle Marre. Contournez le problème en assurant que vous n'avez pas de prétention mais en donnant un plafond minimum.


"Où vous voyez-vous dans 5 à 10 ans ?"

Le but de cette question est de connaître les grands axes de votre projet professionnel. S'il n'existe pas de réponse toute faite, il faut savoir argumenter en faisant attention à la formulation. Selon Gaëlle Marre : « l'une des erreurs consiste à dire : "je voudrais prendre votre place". Cette affirmation va paraître très arrogante pour un recruteur et très gênante s'il s'agit d'un opérationnel en face. Montrez que vous souhaitez intégrer un poste à responsabilités, encadrer une équipe, partir à l'étranger, être reconnu en interne… » Autre erreur, vouloir en faire trop : "je veux être directeur d'une entreprise de 200 personnes" ou encore, "devenir le directeur commercial de votre entreprise dans 5 ans". « Montrez avant tout que vous vos prochaines missions vous permettront d'affiner votre projet professionnel », garantit Paul Blanvillain.


"Avez-vous des questions ?"

Il est peu probable que le discours du recruteur ait répondu à toutes vos interrogations. « Ne pas avoir de questions révèle la plupart du temps un intérêt limité pour le poste », commente Paul Blanvillain. Évitez toutefois les questions du type : à combien de RTT vais-je avoir droit ou quels sont les avantages du comité d'entreprise ? « Nous attendons plutôt du candidat qu'il se soit renseigné sur l'entreprise et qu'il s'interroge sur le poste et la mission. » Comment est constituée l'équipe ? Quels sont les plus gros clients de l'entreprise, quel est le profil d'une journée type, quelles sont les perspectives d'évolutions… Votre objectif à ce stade : « réengager la discussion pour vous mettre en avant », conclut Gaëlle Marre.

https://www.keljob.com/editorial/chercher-un-emploi/entretien-dembauche/detail/article/les-questions-les-plus-ratees-par-les-candidats-en-entretien-d-embauche.html?gclid=CjwKCAiA5OrTBRBlEiwAXXhT6H9OTuzoSzdt6vC24jxk0nw7Ql09czhmVEkIoB7aIxt_ghykXCv_qRoCtWgQAvD_BwE

Quelques conseils :



Parlez moi de vous



Parler de soi : 4 conseils pour sortir des cases

En entretien d’embauche ou réseau, mieux vaut attirer l’attention sur vos savoir-faire et vos qualités personnelles que sur l’étiquette censée vous désigner.
Vous vous présentez comme un profil atypique, un débutant, un senior, etc., comme si vous aviez fini par épouser les contours des cases dans lesquelles d’autres vous mettent, notamment les recruteurs, comme si vous ne pouviez pas faire autrement pour être identifiable. « On est marqué par l’idée selon laquelle on n’est rien si on n’est pas dans une case. Avoir une étiquette rassure, on y est habitué depuis l’enfance où l’on rentre dans un schéma », observe Alexandra Vassilacos, directrice générale d’Alexforjob.

1. Penser à la valeur de son étiquette
L’étiquette en soi est un faux problème, on peut la porter comme un emblème ou un stigmate. Si un quadra, quinqua ou sexagénaire assume sa condition de senior, il sait en tirer le positif. « Si quelqu’un se présente en se mettant lui-même dans une case parce que ça le rassure, on ne peut pas lutter contre cette tendance, il faut donc qu’il arrive à dépasser cela, à faire de son étiquette une plaquette commerciale », conseille notre interlocutrice.

2. Se rappeler qui on est sous l’étiquette
On n’est ni son métier, ni sa classe d’âge, ni son secteur d’activité, ni son niveau d’expérience, ni son diplôme, ni son absence de qualification, ni son genre, ni son handicap… Sous l’étiquette, il y a quelqu’un qui agit. Pour se présenter sans s’enfermer, « il faut prendre conscience de ce qu’on fait », pointe Alexandra Vassilacos, apprendre à parler des actions que l’on met en œuvre pour effectuer une démarche ou son travail, et des qualités que cela demande, potentiellement transposables à diverses situations.

3. Parler en verbes d’action ou de ses qualités
Vous êtes débutant par exemple. Pas moyen de l’oublier puisque presque tout le monde vous rappelle votre manque d’expérience, n’en rajoutez pas vous-même en commençant par le dire. À partir de qui vous êtes et des savoir-faire que vous vous reconnaissez, utilisez des verbes d’action ou des qualités pour parler de vous :
« M’intéresser, avoir envie d’en savoir plus, être disponible, voilà ce que je peux apporter », ou bien : « De la souplesse, de l’adaptabilité, de la mobilité, le goût d’apprendre, voilà les quatre qualités issues de ma jeune experience ».
Même principe pour un senior, qui peut s’inspirer d’une formulation telle que : « Transmettre, prendre du recul, cultiver un réseau, voici mes points forts. »
Entraînez-vous pour vous approprier cette autre façon de parler de vous.

4. S’entraîner et s'inspirer des autres
Sortir des cases commence par sortir tout court. Le but est de rencontrer d’autres personnes qui se présentent différemment alors que leur situation est similaire à la vôtre, ou qui ont sur vous un effet miroir et vous font prendre conscience d’une attitude à modifier. Ou encore, de découvrir ce qui se passe hors de votre cercle habituel, pour modifier un état d’esprit qui fait tomber dans une case et le vivre mal. « Allez dans les meet up, pas seulement ceux qui regroupent des chercheurs d’emploi, mais également ceux qui rassemblent des entrepreneurs, pour l’énergie qui s’en dégage, découvrez aussi les pitch parties », conclut-elle.

https://www.monster.fr/conseil-carriere/article/4-conseils-pour-parler-de-soi-en-sortant-des-cases