Que faire en cas de licenciement ?

Licenciement : les 10 bons réflexes à avoir : 

1 Ne pas se rendre à l’entretien de licenciement seul
Quand la lettre recommandée arrive, le salarié dispose en général de cinq jours, avant le rendez-vous, pour prendre une décision importante. « Il peut se faire accompagner à l’entretien de licenciement par un délégué du personnel, voire n’importe quel employé de l’entreprise, explique Albert Hamoui, avocat en droit social. S’il n’y a pas de délégué, il peut aussi contacter un conseiller du salarié extérieur à l’entreprise et bénévole. Ce témoin rédigera un compte-rendu de l’entrevue qui pourra servir plus tard. »

2 Prendre un avocat sans (trop) payer
Sans surprise, notre juriste recommande de contacter au plus vite… un avocat. « Je le conseille d’autant plus vivement que c’est souvent presque gratuit. Beaucoup de particuliers disposent, sans le savoir, d’une assistance juridique avec leur carte bancaire ou leur assurance habitation. »


3 Réunir des preuves au plus vite
Un avocat est censé vous dire si, à défaut de sauver votre place, vous pouvez attaquer votre employeur aux prud’hommes. Mais encore faut-il avoir des preuves. « Le Conseil de prud’hommes statuera au vu des preuves concrètes en sa possession, insiste l’avocat blogueur Thomas Roussineau. Dès que le licenciement semble imminent, collectez le maximum d’indices, notamment des échanges de mails que vous ne pourrez pas récupérer ensuite. »


4 Négocier une indemnité transactionnelle
« Outre les indemnités légales, fixées par la loi ou la convention collective, le salarié peut négocier une transaction supplémentaire s’il juge le licenciement abusif ou s’il souhaite réparer un quelconque préjudice, poursuit le juriste. Et l’employeur peut accepter de verser une autre indemnité transactionnelle, soit quelques mois de salaire en plus souvent, plutôt que de prendre le risque de perdre davantage aux prud’hommes. »


5 Faire rédiger des attestations sans tarder
Si un salarié signe une transaction, il s’engage à ne pas porter son licenciement devant la justice. Mais si l’employeur refuse et le salarié souhaite le poursuivre aux prud’hommes, il a intérêt à collecter des attestations au plus vite. « Il s’agit de demander à des collègues ou ex-collègues de témoigner de vos conditions de travail, explique Alina Paragyios, avocate spécialisée en droit du travail. Plus le temps passe, moins les gens sont motivés. Si quelqu’un vous donne son accord, insistez – gentiment – pour avoir le papier dans la semaine… »

6 Saisir rapidement le Conseil de prud’hommes
Pour contester le licenciement, il faudra aussi saisir le Conseil de prud’hommes au plus vite. « Il y a une prescription de trois ans, mais mieux vaut attaquer au plus vite pour être crédible, poursuit-elle. C’est souvent long, mais si le motif du licenciement est invalidé, la loi prévoit, dans les entreprises de plus de onze salariés, le versement d’une indemnité minimale égale à six mois de salaire brut au salarié lorsqu’il compte plus de deux ans d’ancienneté. »

7 Occupez-vous de vous !
Reste à gérer la transition. « Si la personne licenciée va aux prud’hommes, elle doit impérativement se recentrer sur elle-même et faire le point sur ses envies, recommande Marianne Perrette, coach chez Coaching2vie. Alors que la procédure suit son cours, il faut parvenir à s’en détacher. Si vous pensez que c’est l’affaire de votre vie, il n’en est pas de même pour votre ex-employeur ni pour votre avocat. Il faut trouver le même détachement pour rebondir. Cesser d’être victime pour redevenir acteur de son destin. »

8 Rester ouvert à une issue amiable
Alina Paragyios confirme. D’autant plus que le salarié n’est pas à l’abri de quelques surprises. « Parfois les plaignants s’accrochent à l’idée d’une réparation devant la justice alors que l’ex-employeur accepte parfois tardivement, finalement, de négocier. J’ai déjà vu des protocoles transactionnels signés la veille d’une audience aux prud’hommes. Les plaignants sont parfois frustrés alors que ces victoires me semblent bien plus fortes dans la mesure où l’autre partie reconnaît ses torts d’elle-même. »

9 Utilisez votre DIF
Votre ancien employeur peut vous aider, malgré lui, à tourner la page. « Le futur licencié a intérêt à regarder s’il a des heures de DIF non utilisées, conseille Hélène Picot, auteure du guide Trouvez votre voie et rebondissez ! . Elles peuvent s’élever à 120 heures maximum, ce qui représente en général une enveloppe entre 800 et 1 500 euros qui peut financer un outplacement pour faciliter sa transition. Il faut juste penser à le demander pendant le préavis. »

10  Se dire aussi que c’est… une chance
Cette coach invite ses clients à rêver d’une nouvelle vie. « On a la chance, en France, d’être bien protégé, observe-t-elle. Dès lors il ne faut pas se laisser gagner par le stress et se poser les bonnes questions, c’est-à-dire non pas quand je vais retravailler mais qu’est-ce que je veux vraiment faire. Même si un licenciement est douloureux, il faut aussi se dire que, dans certains cas, c’est peut-être une chance. »

https://www.keljob.com/editorial/chercher-un-emploi/droit-du-travail/detail/article/les-10-bons-reflexes-a-avoir-en-cas-de-licenciement.html

Licenciement : quels sont les recours des salariés ? 



Quelles sont les possibilités de contester son licenciement ? 

Selon les circonstances, plusieurs possibilités vous sont offertes pour contester votre licenciement. 

vous avez fait l'objet d'un licenciement pour mésentente ou incompatibilité d'humeur : ce n'est pas une cause en soi de licenciement. Il faut que la cause du licenciement repose sur des éléments objectifs qui vous sont directement imputables et que cette attitude ait une incidence sur bon fonctionnement de l'entreprise (1). Dans le cas contraire, le licenciement sera jugé comme étant sans cause réelle et sérieuse ;
Vous avez été licencié en raison d'une faute que vous avez commise et qui a été constatée par une vidéo surveillance dans l'établissement. Dans le cas ou vous n'aviez pas été préalablement prévenu de la surveillance vidéo (2),  vous pourrez faire annuler votre licenciement devant le juge ;
votre employeur vous licencie pour des faits fautifs dont il a connaissance depuis plus de 2 mois. Le délai pour mettre en oeuvre la procédure disciplinaire étant écoulé, les faits sont prescrits et ne peuvent donner lieu à une sanction comme un licenciement (3). 
Depuis le 24 septembre 2017, si le juge qualifie votre licenciement comme étant sans cause réelle et sérieuse, le montant de l'indemnité reversé par l'employeur doit être compris entre un seuil minimal et un seuil maximal variable en fonction de votre ancienneté et de l'effectif de l'entreprise (4). 

Par exemple : si vous avez travaillé 4 ans dans l'établissement comprenant 20 salariés, l'indemnité qui vous sera reversée pour le préjudice subi du fait de ce licenciement injustifié variera entre 3 et 5 mois de salaire brut. 

Néanmoins, le montant de l'indemnité prud'homale peut être supérieur à ces barèmes si le licenciement est nul parce que vous avez été victime d'une discrimination ou parce que vous avez dénoncé un crime ou un délit par exemple (5). 

L'employeur peut également être condamné à rembourser les indemnités chômage qui vous ont été reversées par Pôle emploi après votre licenciement (6).