Son ouvrage majeur est Le mystère du capital : Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs, publié en 2000. Il y explique que les difficultés et les succès du capitalisme s'expliquent non par la culture, la religion ou la mentalité des hommes, mais par l'existence ou non d'un système de droits de propriété clairement définis et garantis. L'absence de ce système n'empêche pas l'existence d'activités extra-légales très développées, mais destinées à rester marginales (du « capital mort ») faute d'être reconnues par un système légal universel facile d'accès.
Le problème de la pauvreté n'est pas celui du désœuvrement, de l'ignorance, de l'indolence ou d'une supposée incapacité du capitalisme à s'acclimater sous certaines latitudes. Les pauvres sont souvent des entrepreneurs qui travaillent et survivent. La régularisation de leurs droits de propriété leur permettrait, selon de Soto, de revenir dans la légalité et de sortir de la pauvreté.
Hernando de Soto appelle donc avec insistance les gouvernements à mettre fin à l'"apartheid juridique" qui pénalise les pauvres et les empêche de profiter eux aussi des bienfaits du capitalisme et de la mondialisation, réservés pour le moment à une petite élite sous « cloche de verre ». Il soutient sa thèse sur le plan de l'utilitarisme économique et non sur le droit naturel. 80% de la population mondiale ne dispose pas de Droits de propriété, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas de titre mais ils peuvent continuer à utiliser cette propriété. S'ils n'ont pas de titres de propriété, ils ne peuvent pas donc vendre leur propriété, l'assurer ou s'en servir comme hypothèque ou caution pour emprunter. Dans la logique de l'utilitarisme conséquentialiste, Hernando de Soto déplore que ce sont des milliards d'actifs qui sont gelés et qui ne servent pas à la croissance économique. Si sa position est justifiée, elle est aussi instable sur ses fondations. Car, ces droits de propriété, selon l'acceptation de l'utilitarisme démocratique (« le plus grand bonheur pour le plus grand nombre »), implique de faire accepter ses Droits de Propriété par la majorité ou par une minorité agissante. Sans la reconnaissance du Droit naturel à la propriété, nul ne peut créer, définir, défendre, développer et échanger des Droits de propriété qui sont souvent composites, pluriels et qui évoluent plus rapidement que les gardiens de l'utilitarisme économique peuvent prétendre s'en préoccuper.
Ces théories ont rencontré un très large écho et il a conseillé plusieurs dizaines de dirigeants à travers le monde sur les réformes à mettre en oeuvre pour sortir du sous-développement. En particulier, par l'intermédiaire de son organisation, l'Institute for Liberty and Democracy, il a conseillé au début des années 2000 les gouvernements du Mexique, des Philippines, du Honduras, de l'Egypte ou d'Haiti[1].
Il s'est également opposé, au péril de sa vie, au terrorisme du Sentier lumineux au Pérou. Il a échappé à trois tentatives d'assassinat de la part du groupe terroriste
C'est le frère du diplomate péruvien Álvaro de Soto.
https://www.wikiberal.org/wiki/Hernando_de_Soto