Esmaël Bahrani est un artiste iranien. Né en 1978, il entre à l’Université d’Art et d’Architecture de Téhéran mais se détourne rapidement du dogmatisme des cours pour tracer sa propre voie.
Il découvre le graffiti au début des années 2000 au travers de magazines occidentaux. Fasciné par cet art d’essence libertaire, il commence à peindre la nuit clandestinement dans différentes villes en Iran.
Parallèlement à ses expéditions nocturnes, l’artiste travaille également en atelier. Semblables à des cris, ses oeuvres puissantes dénoncent l’oppression d’un régime théocratique omniprésent et le manque de liberté d’une jeunesse rebelle. Libre, il l’est également dans l’utilisation des techniques, passant du dessin à la peinture, mixant la bombe aérosol et le pinceau, recouvrant ses toiles de cire pour mieux les gratter et faire apparaître des personnages torturés dans un environnement chaotique.
En 2005, il présente pour la première fois quelques peintures dans une exposition solo à la galerie Azad Art de Téhéran. Sa carrière est lancée. En 2012, son exposition personnelle à la galerie Dastans Basement à Téhéran est un succès.
Son premier voyage en France date de 2007. Invité par l’artiste Hervé Di Rosa, il investit le MIAM(Musée International des Arts Modestes) dans le cadre d’une exposition collective sur le graffiti. Il rencontre de nombreux artistes urbains (Jonone, Nunca, Psyckoze, Alexone) et trouve une famille artistique. Au cours de ce premier voyage, il réalise un diptyque pour la collection Gallizia. Il est le seul artiste du Moyen-Orient à exposer dans le cadre de l’exposition « Tag au Grand Palais » en 2009, un événement clef dans la reconnaissance institutionnelle du mouvement street art.
Invité par l’Institut du Monde Arabe au printemps 2015, il saisit sa chance. Las de la répression et des menaces dont il fait l’objet, il décide de quitter l’Iran pour rejoindre la France. Aujourd’hui, réfugié à Paris, il développe son art où se télescopent Orient et Occident, mythes ancestraux et rébellion punk, art brut et street art.
Depuis deux ans le travail d’Esmaël Bahrani est représenté et soutenu par la galerie Berthéas sur le marché national et international.